Chers amis,
L’agriculture n’est pas pour les fainéants, surtout quand on refuse la solution de la facilité avec des produits phytosanitaires. Cette année, les viticulteurs en bio et en biodynamie doivent travailler particulièrement dur pour empêcher le mildiou de détruire nos fruits, mais c’est le prix à payer pour un avenir durable.
Malgré mes efforts, j’ai perdu environ 60 % de mes raisons merlot au Château Mamin. C’est un triste score, mais bon nombre de mes collègues dans la région ont perdu bien plus dans l’une des plus graves épidémies de mildiou jamais vues. Les tests de depistage avec BaaS ont permis de minimiser les dégâts en m’avertissant très tôt de l’intensité de la contagion.
Il va falloir nous adapter au réchauffement climatique dans les années à venir pour continuer à produire des vins fins. Je réfléchis donc au rééquilibrage de mon encépagement.
Sur une note plus légère, dans cette lettre vous pouvez découvrir des légumes parfaitement imparfaits et quelques aventures de nos brebis, qui errent parfois de la ferme. Je vous montre aussi un trésor de famille au Chai, qui est le lieu de notre future table paysanne, ainsi qu’une petite vidéo d’un lapin dans nos vignes.
Merci de votre soutien et tous mes vœux pour un bel été !
Vincent.
“Que ton alimentation soit ta première médecine” – Hippocrate
Une année noire pour le mildiou
Me croirez-vous si je vous disais que j’étais heureux d’avoir perdu 60 % de mes raisins merlot au mildiou cette année ? C’est beaucoup mais en même temps peu quand plusieurs de mes collègues viennent de tout perdre.
Pluies fréquentes, humidité élevée et températures oscillantes ont compliqué le travail des viticulteurs et notamment des producteurs en bio ou biodynamie qui comptent sur la bouillie bordelaise pour protéger la vigne du mildiou. Grâce à mon partenariat avec BaaS, une start-up spécialisée dans la détection précoce des pathogènes à travers des analyses DNA, j’ai pu surveiller la propagation du mildiou avant que les dégâts ne soient visibles et prendre des mesures rapidement.
Ceci dit, je n’ai pas pu stopper la contagion sur certaines parcelles et il faut sûrement réfléchir à un rééquilibrage de l’encépagement pour adapter la vigne au changement climatique. Sulfater plusieurs fois par semaine à dosage minimal demande de l’endurance, mais cela en vaut la peine. Quand on sert un verre de Château Mamin ou Château de Lardiley, on déguste vraiment la nature… et on sait que l’on a contribué à sa protection.
La beauté se trouve dans les imperfections
Cultiver ses propres légumes est l’un des plus grands plaisirs simples de la vie, comme je le découvre cette année. Mon équipe et moi avons commencé à planter au printemps sur une parcelle en face de notre serre à Saint-Germain-de-Grave. Nous misons sur la qualité, avec des races anciennes en bio ou biodynamie, le désherbage manuel hebdomadaire et un arrosage minimal pour éviter de diluer les saveurs.
Comme pour les raisins, les légumes vont exprimer tout leur potentiel aromatique sous l’action du terroir et la climatologie non linéaire (à l’opposé d’une culture en serre). Toutes les petites traces provoquées par la pluie (les tomates, par exemples, peuvent se fendre par endroits) sont des signes de qualité. Pensez-y quand vous faites vos emplettes !
Pourquoi les moutons errent
Les moutons sont des animaux doux et très intelligents. Quand, de temps en temps, ils se faufilent de la ferme, c’est toujours pour une bonne raison ! Peut-être que nous avons tardé à les déménager vers des pâturages nouveaux, donc ils ont pris les choses en main (ou plutôt pied). Ou récemment nous avons découvert qu’ils se mettaient à l’abri d’un passage de sangliers. Nous apprenons avec eux…
Ils ne devraient plus bouger pour l’été, comme nous venons de les installer dans un champ vert et ombragé. Ils retourneront ensuite dans les vignes à l’automne.
Un amour d'armoire bordelaise
Mes projets pour une nouvelle table fermière avancent plus lentement que prévu, en partie à cause de la situation avec le mildiou. Mais peu à peu les choses se mettent en place avec un nouveau bar et une impressionnante hotte sur mesure pour le brasero.
Comme vous le découvrirez bientôt, j’espère, Le Chai est un lieu incroyable, avec de très hauts plafonds et de l’histoire dans tous les recoins.
L’un des objets que j’ai hérité de ma mère est une très belle armoire bordelaise – un placard du 18ème siècle, haut de 3 mètres et plein de porcelaine de famille que je compte sortir pour servir mes invités. J’espère que vous vous sentirez comme à la maison !
Coup de cœur
Voici un lapin que j’ai aperçu de mon tracteur il y a quelques mois. Ça fait toujours plaisir !
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Frais de la ferme
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